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Sep 07

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Le monarque et la guerre

FHollande

Crédit : Th. de Lacoste

L’arbitraire présidentiel a encore frappé : Hollande a décidé de faire entrer la France en guerre en Syrie. Il s’y est repris à plusieurs fois. En 2013, il appelait à bombarder Bachar El Assad. En 2014, il soutenait la livraison d’armes aux rebelles syriens. En 2015, il veut les bombarder ! Bien sûr l’absurdité de cette « guerre contre le terrorisme » a déjà été démontrée en Irak et en Afghanistan. Et Hollande aurait aussi pu apprendre des échecs des trois interventions militaires qu’il a engagées au Mali, en Centrafrique et en Irak. Leur point commun est d’être dépourvues d’objectifs de souveraineté pour la France. Peu importe : la guerre est pour Hollande un outil politicien comme un autre. Sans conscience historique, son activisme militaire tourne à la surenchère dangereuse pour le pays. Or, contrairement à ce que prétendent les médias hypnotisés par le monarque, « le courage », ce serait, comme le disait Jaurés, « de ne pas laisser aux mains de la force la solution des conflits que la raison peut résoudre. »

Cette dérive militariste révèle une faille démocratique majeure de la Vème République. Exactement comme sous l’ancien Régime, un seul homme décide de ce qui est le plus grave et le plus dangereux pour une nation : la guerre. Historiquement ce privilège du monarque découlait de sa présence en armes sur le champ de bataille. En République, le souverain étant le peuple, le monopole présidentiel de la chose militaire est une aberration archaïque. La Vème République l’a abondamment cultivée. Au point que l’article de la Constitution qui donne au Parlement le pouvoir de déclarer la guerre n’a jamais été utilisé, alors que le pays est intervenu militairement aux quatre coins du monde !

L’histoire enseigne qu’on ne joue jamais sans péril politique avec le feu de la guerre. C’est l’atteinte la plus extrême à la souveraineté d’un peuple qu’un seul homme puisse le faire combattre sans son consentement. La fuite dans la guerre précipite ainsi souvent la chute des régimes aux abois. Le 20 avril 1792, Louis XVI demandait ainsi à l’Assemblée de déclarer une guerre qui fut fatale à la monarchie. Celle de Syrie pourrait bien être la guerre de trop pour Hollande. Puissions-nous en faire une occasion de convaincre les citoyens de l’urgence de reconquérir leur souveraineté sur la chose militaire. Et pour cela de renouer avec l’ambition révolutionnaire que «la force générale de République » soit « composée du peuple entier » !

Laurent Maffeïs

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