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Sep 14

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Plan B • Quand une idée devient une force

Huma 2015
Crédit Photo: Michel Soudais

D’une idée proposée par le Parti de Gauche cet été, le plan B en Europe a commencé à devenir une force géopolitique les 11 et 12 septembre. C’est un évènement historique tant pour la construction européenne que pour la gauche en Europe.

Vendredi 11 septembre Jean-Luc Mélenchon, la présidente du parlement grec Zoe Konstantopoulou, et les trois anciens ministres des finances Oskar Lafontaine, Yanis Varoufakis et Stefano Fassina ont publié une tribune exposant la nécessité d’un sommet du plan B en Europe. D’ores et déjà traduit en 6 langues, ce texte est un précieux outil de travail international. Dés le lendemain, les trois anciens ministres des finances étaient ensemble avec nous à la Fête de l’Humanité pour développer leurs raisons de ne plus accepter le cours actuel de l’Europe. Et leur volonté d’agir en commun. Leur parcours leur permet d’incarner à la fois la rupture avec l’ordo-libéralisme européen et la responsabilité devant le peuple. Tous sont aussi acteurs dans leur pays de la réinvention de la gauche et de son ressourcement citoyen. Au-delà de leurs personnalités, ils représentent donc aussi des mouvements à l’œuvre dans la société.

Cette convergence dessine une force à la fois radicale et gouvernementale. C’est la première fois en Europe depuis 2005 que des dirigeants politiques de plusieurs pays se rapprochent pour ouvrir une voie alternative à celle des traités actuels. Comme l’a dit Stefano Fassina, « à l’intérieur de la cage de l’Eurozone, la gauche européenne n’a aucune chance. Elle ne peut qu’y perdre sa fonction historique. » Et Jean-Luc Mélenchon d’ajouter que le débat ne doit pas se réduire à la monnaie mais s’élargir à « la sortie de la camisole de force plus globale dont l’euro est la fermeture éclair. »

Cette force nouvelle est ancrée géopolitiquement : France, Allemagne, Italie sont les trois plus grands pays fondateurs de l’UE. Avec la Grèce, qui cristallise le naufrage de l’Europe actuelle et la nécessité d’une résistance populaire puissante pour y faire face. Pour être audible, ces ancrages nationaux du plan B sont décisifs, alors que la géopolitique des nations fait plus que jamais la loi en Europe avec la décision brutale de l’Allemagne de fermer ses frontières.

Le plan B est donc désormais en marche. Reste à élargir son assise politique et à lui donner une dimension sociale et culturelle. Pour qu’il devienne le débouché majoritaire des colères populaires qui s’expriment partout en Europe. C’est l’enjeu de la prochaine étape : le sommet internationaliste prévu en novembre.

Laurent Maffeis

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