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Mai 27

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26 mai 1755

Louis Mandrin naît en 1725. Lorsqu’il a 17 ans, son père meurt, lui laissant la responsabilité de ses 8 frères et sœurs et d’une exploitation agricole. Pour rembourser les dettes familiales, il signe en 1748 un contrat avec la Ferme générale. Il s’agit de ravitailler avec « 100 mulets moins 3 » l’armée de France en campagne en Italie. Mais le convoi de ravitaillement ne rejoint jamais l’armée française qui a du reculer entre-temps et Mandrin perd une partie du ravitaillement dans la traversée des Alpes. A son retour à Saint-Étienne-de-Saint-Geoirs, il ne lui reste que 17 bêtes dans un état déplorable, la Ferme générale refuse de le payer ou même de l’indemniser.

Ruiné, l’homme n’a d’autre choix que de se tourner vers la contrebande et déclare la guerre aux Fermiers généraux qui profitent des pauvres pour s’engraisser toujours plus. En effet le système d’affermage de la collecte des taxes entraîne d’énormes abus. Les fermiers généraux sont chargés de prélever pour le royaume les taxes sur la marchandise (sel, tabac, …) mais ne reversent au Roi que le montant convenu, parfois le quart des taxes qu’ils prélèvent. Ils accumulent les richesses et sont honnis du peuple. Jouissant d’une forte popularité, Mandrin organise 300 larrons recruté dans le Dauphiné en un véritable régiment. Il opère entre l’est français, la Suisse et le duché indépendant de Savoie ou il achète sel, tabac et coton pour les revendre sans taxe en France. Devenu « capitaine » contrebandier, il multiplie les exploits : Les douaniers enragent ; le peuple est ravi.

En 1754, Mandrin est finalement capturé. Les charges sont lourdes : vols, contrebande, assassinats, crime de lèse-majesté… Torturé, Mandrin ne trahi aucun de ses compagnons. La Ferme générale expédie son procès : Louis Mandrin est condamné à mort. Le 26 mai 1755 à Valence, le bourreau lui brise les membres avant de l’étrangler. Mais le célèbre bandit ne tombe pas dans l’oubli. La « complainte de Mandrin » chante ses célèbres aventures. Et quoiqu’il ait vraiment été, justicier ou brigand, il représenta dans les croyances populaires de l’époque et au-delà, la possibilité pour le peuple de s’opposer à l’injustice des puissants.

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