Le 12 juin 1670, Stepan Timofeïevitch Razine (Степан Тимофеевич Разин), chef cosaque, déclenche un soulèvement contre la noblesse et la bureaucratie tsariste dans le sud de la Russie.
Au XVIIe siècle, les peuples de l’empire de Russie subissent l’ordre féodal, soumis à la brutalité des propriétaires terriens: les nobles, les boyards, mais surtout la très puissante Église orthodoxe.
La pression fiscale est terrible et les guerres contre la Suède et la Pologne engendrent une série de taxes nouvelles et demandent de lourds tribus de vies humaines. Pour échapper à la conscription les paysans, rejoignent les territoires du Don, fleuve reliant Moscou à la mer d’Azov, attirés par la semi-autonomie dont jouissent les Cosaques.
Stepan Razine, à la tête de cette troupe de paysans, rejoint par les minorités non-russes opprimées, lance une offensive contre les voivoides, représentants du pouvoir local. A la tête de cinquante galères, il prend un à un les grands ports et villes fortifiés de la Volga, libérant au passage des milliers de prisonniers. Bénéficiant du soutien des populations locales il poursuit son avancée. Le 12 juin, à la tête d’une armée de 7000 hommes, il se lance à l’assaut d’Astrakhan, où il instaure une République Cosaque. Il organise le peuple en sections dirigées par les officiers élus en assemblées générales. Ses émissaires, de Nijni-Novgorod jusqu’à Moscou, sonnent l’heure de la révolte populaire, réclamant la fin des boyards, de l’oppression de l’Église, des injustices fiscales, et l’instauration d’une parfaite égalité, affranchie des hiérarchies. Dans un élan sans précédent, les paysans russes, jusqu’à l’Est de l’Ukraine, se soulèvent, assiégeant les châteaux et les monastères. Après plusieurs mois de révoltes, les troupes de Razine, mal entraînées et fatiguées finissent pas céder. Capturé à Kaganlyk en 1671, Stepan Razine est pendu à Moscou en juin.
La répression s’abat alors sur les paysans mettant fin à la révolte.
Mais le souvenir de Stepan Razine persiste dans la mémoire populaire. Pouchkine lui dédie une série de poèmes. Et cet épisode sera enseigné en URSS comme « Un vigoureux acte de lutte du peuple pour sa libération, une importante étape de la formation de ses traditions révolutionnaires ».