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Juin 26

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La résistance de Tsipras

Voilà bien la faute à laquelle on voudrait pousser Alexis Tsipras : la trahison du mandat que lui a délivré le peuple au mois de janvier.

tsipras Alors que l’on s’avance péniblement vers un compromis entre la Grèce et ses créanciers, commence une autre bataille. Celle de l’image. Qui a gagné, qui a perdu ? C’est finalement la vraie bataille politique. Il est encore temps, au-delà de la réalité d’un accord désormais probable, d’infliger une défaite symbolique à Alexis Tsipras. Faisons confiance à une partie de notre presse pour s’y employer. L’enjeu est évident. Il faut délivrer un message aussi clair que désespérant aux peuples européens qui auraient la tentation de sortir de l’orthodoxie libérale. Il faut que les Espagnols, par exemple, aient le temps d’y réfléchir avant de porter au pouvoir Podemos. La fameuse « TINA » (« There is no Alternative ») joue sa peau. Or, la résistance d’Alexis Tsipras, dans les pires conditions, tend à prouver qu’il y a peut-être un chemin.

C’est bien ce qui a fait perdre ses nerfs à Christine Lagarde, qui n’a sans doute pas l’habitude qu’on lui résiste. En tout cas, pas à propos de vulgaires histoires de pensions de retraite. Au comble de l’exaspération, la directrice du FMI a récemment regretté de ne pas avoir en face d’elle des « adultes ». Des « adultes » et pas cet irresponsable de Tsipras, puéril au point de vouloir respecter ses engagements électoraux, ou ce Varoufakis, presque aussi narquois qu’elle est arrogante. Notre grande bourgeoise leur parle de milliards de dette, et eux répondent dizaines d’euros. C’est affaire de culture. Banquier, technocrates, ou réactionnaire atrabilaire, comme le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schaüble, ils ont en commun d’être incapables de considérer les « vrais gens ».

Ces retraités grecs qui ont laissé presque la moitié de leur pension dans la grande cure d’austérité imposée par l’Union européenne et le FMI, et qui vivent déjà en dessous du seuil de pauvreté. C’est à eux que Mme Lagarde voudrait retirer cent trente euros supplémentaires sous trois ans. Et c’est à cela que résiste Tsipras. Face au chantage à la faillite, le Premier ministre grec a dû faire, lundi encore, d’importantes concessions. Il a accepté de nouvelles hausses de TVA sur l’hôtellerie, et sur les îles de luxe : Mykonos, Santorin, et quelques autres paradis sur terre. Mais il y a ce qu’il a appelé ses « lignes rouges ». Ces limites à ne pas franchir sans risquer de trahir le mandat que lui a délivré le peuple au mois de janvier. Car voilà bien la faute à laquelle on voudrait le pousser : la trahison.

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