« Désagréable surprise ». C’est ainsi que le président de l’Eurogroupe, le ministre néerlandais des finances Dijsselbloem, a qualifié le référendum grec du 5 juillet sur l’ultimatum des institutions européennes et du FMI. La démocratie est donc désormais une exception en Europe. Tout comme l’Etat de droit. Le ministre allemand Schaüble a ainsi imposé que l’eurogroupe décide sans la Grèce de ne pas prolonger jusqu’au référendum le plan d’aide actuel. Il prépare ainsi la coupure des liquidités de la BCE aux banques grecques. Des démarches tout autant illégales au regard des traités que le fameux « grexit » consistant à faire sortir la Grèce de la zone euro contre son gré.
Le FMI de Christine Lagarde et l’Allemagne de Merkel ont ainsi choisi de précipiter la crise grecque. En menant une véritable guerre politique, financière et psychologique contre le gouvernement Tsipras. Aucune manipulation ne lui sera épargnée. L’unique objectif de l’Allemagne est de liquider politiquement le seul gouvernement qui lui résiste. On est loin des intérêts de la zone euro. Car dans le détail les propositions faites à la Grèce sont bidons. Ne sont proposés que des versements conditionnels de crédits déjà promis à la Grèce dans les plans précédents. Ainsi sur les 320 milliards de prêts décidés depuis 2010, seuls 250 milliards ont effectivement été versés, principalement pour sauver les banques ! La Grèce ne serait pas dans cet état si l’UE avait tenu ses promesses. Les propositions actuelles sont aussi absurdes que les précédentes. Au point que le banquier Patrick Artus, chef économiste du groupe Natixis/BPCE (4eme banque française), peu suspect de complaisance avec le gouvernement Tsipras écrit que « comme c’est le cas depuis 2009, cet accord aggraverait la situation de la Grèce ». Il prévoit en effet des mesures aussi folles que la hausse de la TVA sur l’alimentation de 13 à 23 %, dans un pays dont la situation humanitaire est déjà critique.
Face à ce coup d’Etat financier, Tsipras oppose la seule force capable non seulement de résister mais aussi de relever le pays en lui redonnant son indépendance : la volonté populaire. Cette Europe est condamnée à agoniser tant que la contagion populaire n’aura pas gagné d’autres pays, en particulier la France en 2017. Pour cela il faudra d’abord chasser celui qui depuis 2012 a totalement abdiqué la volonté de la France en Europe.