Au Benin Yayi Boni essaye depuis deux ans de créer les conditions favorables à un troisième mandat que lui interdit l’article 42 de la Constitution. Il souhaitait tout d’abord que des juristes complaisants modifient suffisamment d’articles de ladite Constitution pour passer à une nouvelle République mais la manœuvre a échouée : ses propres partisans, le Président de la Commission de révision des lois et le Président de l’Assemblée Nationale s’y sont opposés. Bien que le peuple de Cotonou ait marché dans les rues, encouragé par les événements du Burkina à exiger le respect de la loi, Yayi Boni a ensuite voulu une chambre des députés à ses ordres : je veux 50 députés proclamait-il. Il en eut 33 ! Il a alors exigé que des députés lui donnent des procurations en échange d’un dédommagement de leur dignité. Mais son propre beau-frère, ministre du développement a quand même voulu voter, faisant ainsi échouer la manœuvre.
Car ce qui importe à Yayi Boni, c’est la garantie de son impunité dans la grande tradition béninoise instaurée par le dictateur Kérékou. Il est vrai qu’il en a bien besoin : corruption, éléphants blancs (aéroport de Parakou), scandales financiers (affaire ICC Services), trucage des élections, disparition d’opposants. Son salut passe donc par Hollande qui s’empresse de parachuter Lionel Zinsou, plume de Fabius, financier libéral chantre de l’Afrique émergente, neveu du « Président-gouverneur » du Dahomey, Emile Derlin Zinsou imposé par Paris en décembre 1967 après un putsch militaire et resté dans les mémoires pour sa répression du mouvement démocratique.
Ainsi va la Françafrique de Hollande qui fait nommer premier ministre du Bénin un banquier qu’il avait nommé début 2015 Président de la Fondation Africa France pour relancer l’emprise économique française sur le continent. Celui qui fut conseiller spécial de Yayi Boni de 2006 à 2011, a conduit avec d’autres financiers de son acabit le pays à la ruine ; il est qui plus est, un ardent défenseur du Franc CFA et un admirateur de Yayi Boni qu’il considère comme un démocrate !
Le Parti de gauche exprime son indignation face à ces pratiques néo-coloniales de désignation d’un plénipotentiaire aux ordres qui saura défendre les intérêts des Groupes français auxquels le pays est d’ores et déjà vendu.
Vive la révolution citoyenne et souveraine africaine !