Quelle incroyable mobilisation ! Le 5 juillet à 19h00 au micro de RTL, Jean-Luc Mélenchon appelle à se réunir le soir même à 21h30 place de la République à Paris pour fêter la victoire du « NON » au référendum en Grèce. Sur les réseaux sociaux, l’information se répand comme une trainée de poudre : en quelques heures, le tweet de Jean-Luc Mélenchon est partagé près de 200 fois, sa publication Facebook plus de 1 600 fois et plus de 1 400 personnes participent à l’événement en ligne qu’il a créé.
En vitesse, avant de me rendre à ce rassemblement, je bricole une petite pancarte en scotchant deux bouts de carton. J’écris « Merci ! » en grec, ce qui se dit : « ευχαριστώ ». Je me dis que si jamais notre rassemblement passe à la télévision grecque, cela peut être bien d’avoir écrit un petit mot compréhensible pour eux.
Rassemblement place de la republique : merci en grec
Après m’être équipé de mon écharpe rouge, je monte sur un vélo et arrive en vitesse place de la République. Il y a déjà beaucoup de monde. J’y retrouve des camarades qui ont tous un grand sourire aux lèvres. Enfin, la chaîne de l’austérité a craqué en Europe ! Soudain, on entend une clameur. D’une bouche de métro sortent des camarades à la suite de Jean-Luc Mélenchon. Ils chantent. Ils traversent la foule jusqu’à la statue de la République et reprennent de plus belle :
On chante, on sourit, on lève le poing. Nous sommes rassemblés pour fêter un « NON » qui l’a emporté à plus de 60% ! L’Internationale résonne : nous envoyons notre solidarité au peuple grec. Soudain, un camarade dit dans la foule : « Jean-Luc, un discours ! On va répéter comme au temps de Jaurès ! ». Jean-Luc prend la parole et, spontanément, beaucoup d’entre nous répètent en direction de celles et ceux qui sont derrière, afin que tout le monde puisse entendre.
Dans la foule flottent les drapeaux de nombreuses organisations. Flottent aussi les drapeaux de plusieurs pays : Grèce, Tunisie, France… les drapeaux des révolutions citoyennes commencées et à venir. Sur cette place, ainsi rassemblés, nous voyons combien le « NON » grec est un signal pour le peuple Français. Comme l’avait dit Hamma Hammami le matin même au Congrès du Parti de Gauche : il y a un lien très fort entre les révolutions citoyennes qui ont commencé tout autour de la Méditerranée ; et les luttes que nous menons chacun dans nos pays sont liées les unes aux autres.
Hammami : pour une coordination de la… par lepartidegauche
Une autre politique est possible. Elle passe nécessairement par la reconquête d’une souveraineté nationale. Le peuple tunisien l’a montré hier. Le peuple grec le montre aujourd’hui. Le peuple français le montrera demain. Jean-Luc Mélenchon a dit l’année dernière que 2017 serait « une insurrection civique ». Qu’un rassemblement organisé en deux heures à peine sur les réseaux sociaux, à son appel, regroupe autant de monde que ce que nous avons vu ce soir, n’est pas anodin. C’est la preuve que lorsque la machine à créer de la résignation se brise à l’autre bout de l’Europe, le peuple français reprend espoir et repère immédiatement la brèche par laquelle peut s’engouffrer sa volonté d’en finir avec le système. Nous sommes « le peuple des révolutions ». La prochaine est pour bientôt.