Contre vents et marées le peuple tunisien résiste à l’offensive obscurantiste qui voudrait mettre un terme à la révolution citoyenne commencée dans ce pays en 2011. Cette résistance populaire et pacifique est particulièrement incarnée par Hamma Hammami, principal opposant à la droite et aux islamistes depuis qu’il s’est hissé au 3eme rang de l’élection présidentielle après une campagne citoyenne au slogan de « Hamma fils du peuple ! » Aujourd’hui crédité entre 17 et 22 % dans les sondages alors que personne ne sait jusqu’à quand le président Essebssi pourra rester à la tête du pays, Hamma sillonne la Tunisie et la méditerranée avec un optimisme conquérant. Il a ainsi rendu visite à Alexis Tsipras à Athènes en mai.
Alors que l’état d’urgence était décrété en Tunisie, Hamma avait choisi d’assister au Congrès du Parti de Gauche, comme près d’une centaine d’autres délégations internationales. C’est depuis cette tribune, qu’il a dénoncé le plan des Etats-Unis et de leurs alliés pour recomposer le Maghreb et le Moyen-Orient sur une base religieuse et communautaire en faisant éclater les Etats nations. Il a pointé la collusion entre cet impérialisme et l’islamisme, menace fasciste qui usurpe l’Islam pour diviser les peuples arabes. Il a alerté sur l’exploitation de la menace terroriste à d’autres fins, notamment la répression du mouvement social et démocratique, tentation commune des gouvernements tunisiens et français.
Alors que la peur leur sert à évacuer la question sociale de l’agenda politique, il a rappelé que la société tunisienne, ses militants révolutionnaires, ses syndicalistes, ses artistes continueraient jusqu’au bout à défendre les objectifs de la révolution, à commencer par les exigences de dignité et de souveraineté. Conscient, comme Tsipras et Iglesias, que ce fil de la révolution citoyenne sera d’autant plus fort s’il se tisse dans plusieurs pays, il a solennellement proposé de travailler à une coordination des forces de l’autre gauche du petit bassin méditerranéen (Maroc, Algérie, Tunisie, Lybie, Espagne, Portugal, France, Italie, Grèce). Une initiative prometteuse immédiatement saluée par Jean-Luc Mélenchon.