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Juil 17

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L’accord sur le nucléaire iranien • Un premier pas dans la bonne direction

illustration_accord_iran.jpg A Vienne, le mardi 14 juillet 2015, les négociateurs représentant les « 5 + 1 » (les cinq membres permanents du Conseil de Sécurité + l’Allemagne) ont finalisé un accord avec les représentants de la République islamique d’Iran, sur le programme nucléaire de ce pays.

Cet accord est le fruit des négociations entamées en 2013 par le nouveau président iranien Rohani, conscient du caractère non soutenable des sanctions frappant son peuple, et par l’administration Obama, soucieuse de faire baisser la tension dans une région où elle craint de tout voir lui échapper, à force de fuite en avant belliciste. Tout en laissant le droit à l’Iran de disposer de la technologie nucléaire, cet accord entend garantir que le programme nucléaire civil iranien ne débouchera pas sur un volet militaire, grâce au contrôle rigoureux de l’Agence internationale pour l’énergie atomique (AIEA), avec à l’horizon une levée progressive des sanctions internationales.

Si Le régime théocratique et répressif de la République islamique d’Iran, comme tant d’autres dans la région, n’est aucunement un modèle, celle-ci est un grand pays dont le poids est déterminant dans toute tentative de reconstruction d’un Moyen-Orient cherchant à renouer avec la paix : allié de premier plan de Damas, du Hezbollah libanais, des chiites irakiens et yéménites, ennemi résolu de l’organisation de l’Etat islamique, hébergeant une importante minorité kurde, il apparaît comme un facteur potentiel incontournable de rééquilibrage. La conclusion de cet accord s’est constamment heurtée, d’une part à l’opposition résolue des républicains américains, et de l’autre, à la fraction « dure » du régime iranien, hostile à toute ouverture de celui-ci, et grande bénéficiaire des sanctions frappant le pays. Au Moyen-Orient, la négociation s’est heurtée à l’opposition absolue du gouvernement israélien de Benyamin Nétanyahou (qui préconisait une guerre préventive contre l’Iran !), et de l’Arabie Saoudite, qui a toujours perçu l’Iran comme son principal rival régional.

Nous regrettons que durant ces 21 mois de négociations intenses, la position française, trop alignée sur les positions saoudiennes et israéliennes, dont les régimes ne sont à bien des égards, pas plus conformes aux principes des Droits humains que le régime iranien, a témoigné d’une grande réticence à voir l’accord se conclure. L’aile dure du Quai d’Orsay a imposé sa ligne, laissant d’autres puissances adopter une posture de médiation pourtant plus conforme à une certaine tradition diplomatique de la France. Cette position témoigne d’un manque de réalisme quant à la situation dans la région, illustré jusqu’à l’absurde par la bourde de François Hollande lors de son intervention à l’occasion du 14 juillet. Voulant justifier l’interdiction faite à l’Iran de posséder la bombe, il a déclaré : « si l‘Iran a la bombe, l’Arabie Saoudite et Israël voudront la bombe… » erreur ou affirmation ridicule d’un président feignant d’ignorer qu’Israël possède déjà plusieurs centaines de têtes nucléaires ?

Quoi qu’il en soit, le Parti de Gauche salue la conclusion de cet accord. Après des années de prolifération des conflits et de course vers l’abîme au Moyen-Orient, il constitue une des conditions pour la construction de la paix dans la région. Il rappelle toutefois que la renonciation de l’Iran à l’arme nucléaire, qui est la pierre angulaire de l’accord intervenu, n’aura véritablement de sens que dans le cadre d’une dénucléarisation totale du Moyen-Orient, incluant l’Etat d’Israël, puissance plus déstabilisatrice que l’Iran à l’heure actuelle, ne serait-ce qu’en raison de sa politique à courte vue favorisant la montée des organisations djihadistes sunnites dans la zone..

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