Aux nombreux cadavres de migrant-e-s qui flottent chaque jour en mer Méditerranée, le Conseil de l’Union Européenne a répondu ce 18 mai par la mise en place d’une opération militaire, intitulée EUNAVFOR MED, visant à détruire les embarcations de passeurs et éventuellement contrôler les personnes à leur bord.
L’UE disposera ainsi de navires capables de patrouiller, de surveiller et d’immobiliser les embarcations, directement sur les côtes des Etats de départ des migrant-e-s, si les Nations Unies donnent prochainement leur feu vert pour intervenir. Pour l’heure, les navires européens pourront déjà patrouiller dans les eaux territoriales des Etats Membres.
Du respect du droit à déposer l’asile à la sélection des « bons » demandeurs d’asile directement dans les bateaux, il n’y a qu’un pas pour les ministres européens !
Après avoir renforcé les moyens de l’agence Frontex en avril, les Etats Membres persistent et signent dans leur vision sécuritaire des migrations, au détriment des droits fondamentaux des personnes migrantes, dont le droit de quitter tout pays, y compris le sien (article 13 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme).
En criminalisant à outrance les passeurs, dont l’existence n’est que la conséquence de la fermeture des frontières extérieures de l’UE, les ministres européens ne s’attaquent qu’au symptôme de leurs politiques et se trompent de diagnostic. Non seulement un tel dispositif militaire ressemble à s’y méprendre au mandat de Frontex, mais les fonds et ressources engagés dans EUNAVFOR MED auraient tout à fait pu être alloués à une seconde opération Mare Nostrum.
La priorité de Bruxelles n’est donc pas de sauver des vies, mais de réduire à peau de chagrin la possibilité même pour les migrant-e-s d’atteindre le territoire de l’UE afin de seulement camoufler le phénomène migratoire, poussant ainsi les migrant-e-s à emprunter des routes toujours plus longues et dangereuses.
En France, de nombreuses associations signataires de l’appel « Contre les naufrages en Méditerranée : des ponts, pas des murs ! », appellent les citoyen-ne-s à se mobiliser contre l’inhumaine politique migratoire de l’Union Européenne.
Des mobilisations auront lieu du 20 au 30 mai, avec un temps fort prévu le vendredi 22 mai 2015, de 20h à 21h, au Pont des Arts – Place Mahmoud DARWICH, Paris 6ème, côté Quai Conti auquel participera le Parti de Gauche avec laprésence notamment d’Eric Coquerel, secrétaire national du PG.
