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Sep 04

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Crise financière chinoise, symbole des dérives du capitalisme

bourse-hong-kong.jpg  Le gouvernement chinois semble n’avoir rien appris de l’histoire du capitalisme. S’approchant peu à peu du stade de développement des pays occidentaux, il en répète certaines erreurs. La bourse de Shanghai a terminé lundi 24 août sur une chute de 8,49%, soit la plus forte baisse en plus de huit ans, alors qu’elle avait déjà perdu 11% la semaine précédente. Cette débâcle a entraîné celle des bourses en Asie, en Europe et aux Etats-Unis avant qu’elles se reprennent le lendemain.

Jusqu’à la crise de 2008, la croissance de la Chine était basée sur ses exportations. Depuis, le pouvoir chinois a amorcé un virage vers un modèle prioritairement tourné vers la consommation domestique, en comptant sur le pouvoir d’achat de sa classe moyenne en plein essor. Pour soutenir sa croissance, il a injecté massivement des liquidités, ce qui a conduit à des bulles spéculatives en particulier dans l’immobilier.

Par ailleurs, le gouvernement a autorisé les particuliers à emprunter pour investir en Bourse ce qui a alimenté ces bulles, qui ont atteint des niveaux complètement dé-corrélés de la situation économique réelle du pays : la bourse a augmenté de plus 150% en un an pour une croissance de 7% du PIB dans la même période. Rappelons que la crise de 1929 était due exactement à la même raison.

Une crise qui finira par impacter l’Europe

Si la crise chinoise se poursuit, elle s’étendra au monde entier. Pour le moment, la diminution de la consommation en Chine entraîne une chute des prix des matières premières. Cette chute est néfaste pour les pays qui en exportent là-bas, comme le Brésil, mais bénéficie aux pays importateurs comme la France. Pour le moment, l’impact est donc limité pour l’Europe, la Chine étant beaucoup plus dépendante des marchés européens et américains que l’inverse. Mais à terme, la crise chinoise déclenchera un effet en cascade sur les économies occidentales qui pâtiront à la fois de sa baisse de consommation domestique et de l’effet démultiplicateur de l’effondrement de sa bourse.

Les pouvoirs publics chinois sont aujourd’hui obligés d’intervenir de manière très importante pour réguler et remonter artificiellement les cours en opérant des rachats d’actions. Pour le moment cela permet de limiter la débâcle. Jusqu’à quand ?

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