A quelques mois de la 21e conférence de Paris pour le climat, le gouvernement brasse plus que jamais du vent. L’annonce de Ségolène Royal d’une fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim conditionnée à la mise en service de l’EPR est une farce qui constitue un enterrement de première classe de la fermeture de Fessenheim, promise par François Hollande et déjà maintes fois repoussée depuis 2012. Pour mémoire, l’accord entre le PS et EELV prévoyait une fermeture « immédiate » de la centrale de Fessenheim et cette fermeture était déjà promise par la candidate Royal en 2007.
Les arguments employés sont fallacieux. Le plafonnement de la capacité de production nucléaire prévu dans la loi de transition énergétique n’oblige en aucun cas le gouvernement à fermer la centrale de Fessenheim qu’une fois l’EPR de Flamanville en service. Cela montre bien que le gouvernement n’a en fait pas l’intention de fermer Fessenheim. Par ailleurs la centrale dispose d’une autorisation de fonctionnement pour 40 ans de service, ce qui signifie un arrêt des deux réacteurs prévue pour 2017.
Cette énième cacophonie autour de la plus vieille centrale du parc nucléaire français souligne l’absence totale de projet énergétique et écologique du gouvernement PS. Elle est aussi la manifestation d’un profond manque de respect envers les travailleurs de la centrale de Fessenheim et le peuple français. Sur ce dossier comme sur beaucoup d’autres, les travailleurs de la centrale sont ballottés au grè des déclarations gouvernementales, et des soubresauts de François Hollande, plus préoccupé de l’aile droite d’EELV que de l’avenir énergétique du pays.
Dans le même temps, le gouvernement laisse mourir Nexcis, filiale d’EDF, fleuron de la technologie photovoltaïque en France. Il s’agit d’un terrible renoncement à la souveraineté énergétique de la France, et à l’espoir de relever le défi d’une transition énergétique qui soit écologiquement et socialement soutenable. Face à cette politique du renoncement perpétuel, le Parti de Gauche est engagé aux côtés des salariés de Nexcis, présents lors du congrès de Villejuif. Jean Luc Mélenchon, président, à la demande des salariés, du comité de soutien « Nexcis Vivra », s’est rendu sur place le 3 septembre. Une manière d’affirmer que « Nous, on peut » gouverner la transition énergétique de manière démocratique et transparente.