Le 22 septembre 1981, pour la première fois en France, un Train à Grande Vitesse s’élance depuis Paris pour relier Lyon en 2h40, au lieu de 4h auparavant. A son bord, dans la cabine de pilotage, François Mitterrand déclare : « Le TGV, représente, c’est ce qui doit sans cesse être rappelé, une grande réalisation technique, une étape de plus dans la recherche par l’homme de son propre dépassement, un signe pour le monde entier que la France entend demeurer une grande nation innovatrice, bien placée dans la course aux technologies de pointe. »
Résultat de la capacité française d’innovation et d’une politique gouvernementale d’aide à la recherche et au développement c’est un moyen de transport moderne qui réunit exploit technique et écologique. Car pour répondre à la crise pétrolière et à la prise de conscience environnementale il s’affranchit de la dépendance aux énergies carbonées.
Entièrement électrique, les 8 moteurs des 2 locomotives lui permettent d’atteindre sans effort, et à moindre consommation, les 300 km/h en vitesse de croisière. Pour cela son aérodynamique a été soigneusement étudiée lui donnant un aspect profilé. Mais surtout, innovation technique, il s’agit d’un train articulé. Un boggie (chariot de 4 roues) est placé à l’intersection des wagons, les rendant solidaires les uns des autres. Cette disposition permet de réduire les risques en cas de déraillement en empêchant que le train ne se replie sur lui même en accordéon. Cela limite également le bruit mécanique et les vibrations durant le trajet, pour le plus grand confort des usagers !
Enfin, mis en œuvre sous l’impulsion de l’État, c’est un mode de transport collectif dont l’esprit de service public se fait voir jusque dans son slogan « Le progrès ne vaut que s’il est partagé par tous. »
Atteignant le record de 574 km en 2007 il reste un train des plus rapides du monde.
L’avance technologique française n’est plus. Non par la faute de ses ingénieurs ou de ses ouvriers, qui ont les compétences pour produire un train encore plus innovant et rapide, mais par la faute de sa caste dirigeante qui brade les intérêts nationaux pour accroître leur bénéfices au détriment de l’intérêt général.
Aujourd’hui, en France, ce sont des autocars privés qui remplacent les trains publics. A rebours du progrès écologique, technique et social.