GLENCORE société suisse de trading de matières premières et d’exploitation minière a décidé brutalement de suspendre l’exploitation de la mine de cuivre congolaise de Kamoto au Katanga afin de garantir ses profits malgré la chute actuelle du cours des métaux. Le gouvernement de la RDC se voit ainsi privé d’environ 20% de ses recettes et les travailleurs mis au chômage dans une région dévastée, sans infrastructures routières, de santé et d’éducation publiques.
Le cynisme de GLENCORE s’inscrit dans la pratique de cette société habituée, ainsi que le révèlent les enquêtes réalisées par l’ONG suisse Pain pour le prochain, à piller le cuivre de la RDC et à dissimuler les bénéfices. Rappelons que la Kamoto Copper Company appartient à 75% à cinq sociétés établies dans les paradis fiscaux et quelle accumule les pertes par simple jeu d’écritures de façon à payer un minimum d’impôt en RDC. Quant aux royalties payées à la Gécamines, elles sont selon les termes de la convention, ridiculement basses se limitant après 4 ans d’exploitation à 1,5% des revenus nets.
GLENCORE a une stratégie : prêter de l’argent à des entreprises exsangues pour s’assurer ensuite un droit d’achat sur leurs matières premières. Cette stratégie a fonctionné à merveille en RDC sachant que l’attribution des licences est elle-même entachée de corruption et de collusion avec les réseaux de Kabila, les apports ayant été sous-évalués. Peu importe à GLENCORE de polluer les rivières, de distribuer des salaires de misère, de ne pas se soucier de l’hygiène et de la sécurité (les mines de la KCC sont les plus dangereuses de la ceinture de cuivre de l’Afrique centrale) et de fouler aux pieds le droit du travail.
Comment résister à GLENCORE, première société suisse, avec un chiffre d’affaires équivalent à 27 fois le budget de la RDC ? Seul un contrôle citoyen pourrait venir à bout d’une telle emprise et exiger la socialisation des mines dans le cadre d’une souveraineté retrouvée.