Au visionnage de sa publicité destinée à mettre en avant ses présentatrices, il nous faut admettre que France 3 ne sait pas ce qu’est le féminisme… Nous pouvons leur expliquer !
Dans cette vidéo, France 3 se vante de mettre à l’honneur les femmes, car la chaîne en emploie beaucoup pour ses prestations télévisuelles. Ces femmes, travailleuses, donc absentes du foyer familial, laissent leurs conjoints et leur maison en déshérence : scènes d’apocalypse, les présentatrices ont arrêté de faire le ménage, le four prend feu, les chambres des enfants sont dans un état proche de la guerre nucléaire, le chien attend pour sortir, et dans l’armoire, une des trente paires de chaussures (bien sûr) à très hauts talons est manquante… Quel monde affreux que celui où les femmes travaillent, prennent leur indépendance, et négligent leur intérieur !
Cette vidéo révèle une image complétement stéréotypée et rétrograde de la femme qui tient la maison, et où tout s’écroule lorsqu’elle s’en va. Elle incite à la culpabilisation toute femme qui ne s’attellerait pas aux travaux domestiques, une femme irresponsable en somme, qui préfère sa carrière à sa famille.
Mais cette vidéo est également extrêmement insultante pour les hommes ! La présentatrice de France 3, occupée à faire son travail, a laissé un homme seul à la maison : incapable d’affronter les tâches du quotidien, celui-ci est donc caricaturé comme étant inapte à faire quoi que ce soit, repasser ses chemises, baisser la lunette des toilettes, promener lui-même le chien ou faire la vaisselle : dès que sa femme est absente, il est perdu et submergé ! Aucune trace du partage des tâches et d’un quelconque fonctionnement égalitaire pour régler les tâches du quotidien, comme si France 3 légitimait la double-journée de ménage et de travail des femmes.
La direction artistique de France 3 ferait bien de consulter les différentes actrices au quotidien de la lutte pour l’égalité avant de monter un projet aussi grotesque. Et par ailleurs, les employées de France 3, qui ne sont pas toutes présentatrices, mais précaires, contraintes au temps partiel, souvent victimes de sexisme au boulot (relire la tribune «Nous, femmes journalistes politiques et victimes de sexisme…», signée notamment par Anne Bourse de France 3 attendent de leur employeur qu’il fasse réellement respecter l’égalité et qu’il mette véritablement en pratique une politique en faveur des femmes.