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Juin 07

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Culture • Valls palme d’or de l’austérité

On hésite entre stupeur et tremblements après la récente déclaration de Manuel Valls à Cannes. En marge du festival, il a regretté : « Cela a été un erreur au cours des deux années du quinquennat de François Hollande de baisser le budget de la culture. Cela a été un signe négatif ».

Mensonge en vidéo de Valls : il avait approuvé l’austérité culturelle et celle-ci ne s’est pas achevée en 2014. Le budget public de la culture stagne loin du « 1% » de jadis, comme stagnent les effectifs des services publics de la culture (ministère et établissements culturels). Pire, la prétendue fin de la purge budgétaire – côté État – se traduit par des exigences inédites et brutales d’austérité au niveau des collectivités locales, qui taillent d’abord dans la culture.

L’austérité n’est pas un « mauvais signe » qu’on commenterait avec détachement sur la Croisette, comme on critique un mauvais film. Elle est la réalité tangible du recul de la culture pour toutes et tous.

150 festivals sont annulés cet été un peu partout. L’emploi culturel précaire explose comme avec les agents de l’audiovisuel public sous contrat d’intermittents du spectacle. Faute de gardiens, le Musée de l’histoire de France à Versailles est fermé en permanence. Des travaux de réfection souvent urgents sont remis à plus tard.

L’austérité de Valls et Pellerin fait système avec trois évolutions. Partout, le mécénat est encouragé pour compenser les baisses de crédits or il met les politiques culturelles à la merci d’intérêts privés (programmer, restaurer ce qui plaît à LVMH). Partout, le succès commercial est l’objectif-phare, et non l’accès de tous ni la qualité artistique ou scientifique. Au passage, cette logique de tiroir-caisse met en risque la conservation patrimoniale. Enfin, les grosses machines (Louvre, Philharmonie, Radio France…) recueillent la grande masse des ressources au détriment des plus petites, inspirant ainsi la fuite en avant mercantile et la folie des grandeurs de leurs patrons acquis au dogme libéral, bureau de palissandre et copieuses notes de taxis en prime.

La culture n’est pas un supplément d’âme ou de paillettes. Elle est le droit de chacun-e. La 6e République, incorruptible, populaire, en rupture avec le capitalisme, devra d’abord instaurer la Démocratie culturelle.

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