Il y a un an le gouvernement israélien déclenchait l’opération dite « Bordure protectrice ». Cette campagne militaire s’est soldée par 6 000 frappes aériennes et le tir de 50 000 obus en trois semaines sur un des territoires les plus denses sur la planète de 4109 habitants par km². La préparation de ce genre d’opération de bombardements massifs sur des zones urbaines surpeuplées est en soi un crime de guerre. Les conséquences en sont tragiquement logiques : plus de 2200 morts dont 493 enfants et 11000 blessés, essentiellement des civils ; 18 000 habitations ont été détruites et plus de 100000 Palestiniens sont sans abris ; 244 écoles et la moitié des hôpitaux ont été touchées ; les infrastructures d’adduction d’eau ont été réduites à néant. L’électricité est coupé la moitié du temps. L’armée israélienne s’est livrée à des crimes de guerre selon l’ONU. Comme à son habitude Israël rejette ces conclusions pourtant évidentes. Un jour, les responsables de ce massacre devront rendre des comptes devant la justice internationale.
Pire, depuis un an le gouvernement de droite et d’extrême droite de B. Netanyahou a accentué son blocus sur Gaza, avec l’aide de l’Égypte notamment. Un an après l’opération « Bordure protectrice » Gaza enregistre un taux de chômage de 44 %, voire 60 %, chez les jeunes. Un habitant sur deux souhaite émigrer. La reconstruction n’avance pas. L’argent promis arrive au compte-goutte et Israël bloque les matériaux nécessaires. L’économie de Gaza, déjà fragile, est effondrée.
Sur cette misère les groupes salafistes refont surface. Le Hamas est contourné par des groupes plus radicaux. Contrairement aux dires du gouvernement israélien selon lesquels le Hamas serait allié à l’organisation État islamique, cette dernière commence à s’implanter dans la bande de Gaza au détriment de l’organisation palestinienne. Allié objectif d’Israël, l’État islamique menace d’exporter le terrorisme à Gaza pour saper l’autorité du Hamas qui a notamment eu le tort d’être soutenu par l’Iran. On le voit, à l’instar de leur allié, les Etats-Unis, la politique d’Israël favorise la montée des pires organisations terroristes. Cette vision à courte vue, qui permet à Israël de justifier les opérations de guerre totale menées régulièrement contre Gaza, ne fait qu’apporter du chaos à une région qui a déjà largement sombré dans la guerre.
Au-delà de la dénonciation du caractère scandaleux du sort fait à la population gazaouite, le Parti de Gauche rappelle son attachement à la recherche d’une paix juste et durable fondée sur les résolutions de l’ONU qui reconnaissent le droit à un état palestinien et au retour des réfugiés. C’est le sens de sa participation à la campagne BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions) pour contraindre l’État israélien à en finir avec la colonisation, qui s’est dramatiquement accélérée ces dernières années, et à démanteler les colonies existantes : afin de permettre la création d’un état palestinien viable disposant de frontières sures et reconnues internationalement. Face à ceux qui, comme le Président du CRIF, prétendent que cette initiative est illégale, nous répondons qu’elle est la seule possible face à un État qui se moque depuis trop longtemps du droit international. Conforté en cela par le silence de ses alliés occidentaux si prompts à brandir ce même droit international et les Droits humains quand il s’agit de les détourner au service de leurs politiques impérialistes. La campagne BDS doit se renforcer.
Au lieu de suivre servilement les États-Unis dans la zone, la France doit adopter une politique indépendante. Au lieu de rester silencieuse quand M. Netanyahou l’insulte en disant publiquement au ministre des Affaires étrangères, L. Fabius, qu’il combattra le pourtant très timide projet de résolution qu’il entendait déposer à l’ONU pour relancer le processus de paix, la France doit entamer avec d’autres pays un rapport de forces imposant à Israël le respect du droit international.
Il en va de sa responsabilité si elle prétend vraiment travailler à la paix dans la région.
Palestine Vivra !
Palestine vaincra !